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Expression au dessus du jardin : L'electro-pop touchée par la grâce de
Bristol
Tk-215 l'expérience 215 en guise de pilule d'introduction:
beat martelé, scratch vindicatif, basse vengeresse voilà de quoi planter
voire plomber le décor, qu'importe, un coup de crayon sous les paupières
(q/hz-song, cold) et revoilà les années 80. Être français
ne gâche rien habiter la province non plus : les voix d' Arno Boyer
et Cécile Morel-Journel (un diptyque masculin féminin) sur tightrope
walker rappellent tout aussi bien les Walkabouts aux accents
râpeux que des Slowdive évanescents. Quant au rap de Marshall
sur Nature morte il illustre parfaitement le fait que Tara King
th n'a pris de stock-options sur aucune chapelle en particulier. Visiblement
nourri aux années 90, années où rock-rap-electro ont cessé de suivre des
chemins seulement contiguës, Tara King th franchit un à un les écueils
de l'écriture avec une nonchalante voire une indécente désinvolture. Ex
avec sa ritournelle fastoche Ladytron-esque, roulade en
avant sur la basse pas chassé et saut périlleux mélodique; psychic
science et the shadow faciles comme un Jay-Jay
Johanson sur scène, parti boire un (autre) verre laissant les machines
à leur sort et à leurs samples ; basic television la (digne) lignée
de Broadcast (Warp). Où d'autres se seraient ingéniés à " faire sale pour
faire vintage " le son de Tara King th campe une screwy
girl toute en tension lancée dans une fuite en avant. Auteur d'une
reprise (déjà !) des Cure ( cold) Tara King Th se joue de tout
avec une facilité pour le moins déconcertante. Dans un paysage lunaire
mais jamais dépeuplé leur atavisme pour les vingt dernières années fonctionne
à plein.
Le trip-hop est un monastère Tara King Th son jardin, un jardin
en terrasse et bien orienté.}