{S’il fallait encore prouver à nos lecteurs qu’une chanson pop ne s’écrit pas à uniquement à l’aide d’une guitare 5 cordes à manche en bois, les amateurs de folk déviant seraient bien avisés de prêter une oreille attentive, à Zoomer de SchneiderTm. Histoire d’apprécier la métamorphose totalement solaire et réussie de Dirk Dresselhaus. Au terme d’un processus créatif intense voire alambiqué sur Moist — son précédent — Schneider tm est revenu à un format plus simple sur cet opus.
Au travers d’un parcours toujours aussi ambitieux, mais moins torturé, Dirk sort un album que Beck Hansen (en cousin « germain » quasiment invité sur frogtoise, abyss ou cuba tm) ne saurait cependant donner à ses fans mais qui fonctionne selon des principes de générosité et de partage usant des (mêmes ?) bidouilles et astuces ( pas une mesure de droite, pas deux pieds de la même longueur qui se suivent). Et Zoomer de s’imposer comme la somme de tous les côtés d’un polygone aux angles à la fois vifs (hunger en Autechre ventre à terre) et ouverts (reality check qui ouvre l’album).
Quand Dirk (ou Max Hunter des Puppetmastaz de Berlin sur turn on ) donne de la voix c’est aussi pour rappeler que son bastringue rétrofutur ( dj guy) et ses cavalcades numériques (999) s’écoutent mais surtout se savourent comme un mille-feuille: on regarde d’abord l’aspect général avant de profiter de chacune des couches, ici des violons de Cati Aglibut, là la guitare pedal steel de Paul Niehaus (Lambchop)… Bon c’est sûr faut aimer le millefeuille. Ma belle-sœur par exemple, ça l’écœure vite fait… }