{L’ombre de Riow
Toujours prompts à présenter au public européen des artistes plus connus sous d’autres latitudes (Asa Chang & Junray au Japon, Boom Bip & Doseone aux USA, Murcof au Mexique), les anglais du label Leaf sont allés chercher Riow Arai au pays du Soleil Levant. Avec un peu de retard au démarrage…
Dans le jargon musical, on appelle cela une licence. Cela consiste donc à promouvoir un artiste dont le label originel (ici Soup-Disk, Tokyo) ne dispose pas de distribution dans le pays ou le continent visé. Leaf se fait donc le relai d’un label quasi-inconnu, et, grâce à ses grandes oreilles ultra-sensibles aux bons sons, cela vaut généralement le détour.
Le problème avec le {Mind Edit} de Riow Arai, c’est que le disque date de l’été 1999, et qu’il s’est passé bien des choses depuis dans le secteur ultra-encombré du breakbeat électronique. Mais attardons-nous d’abord sur le son Riow Arai : des beats flemmards et secs à la fois, une production soignée, dans la grande lignée d’un Dj Krush, dont l’imposante ombre plane par ailleurs au dessus du disque. Des rythmiques sèches et entrecoupées de cut-ups, donc, des plages propices au voyage mental…et puis c’est tout. {Mind Edit} ne vous arrachera pas beaucoup plus qu’un hochement de menton métronimique, et vous le rangerez bien vite sur vos étagères, préférant ressortir le {Kemuri} de Krush ou le {Deadringer} de RJD2. Et puis aujourd’hui, en 2003, lorqu’on entend ce qu’est capable de faire Dabrye chez Ghostly International, on peut difficilement être bluffé par Riow Arai. Avec tout le respect que l’on doit par ailleurs à Leaf. }
Frankie Clanché