Octet |
Cash & carry songs |
[Diamondtraxx] |
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{ Grand huit
Tout semble facile pour ce duo parisien. Et tout semble couler de source.
Avec ce premier album, Benjamin Morando et François Goujon ratissent
large, menant leur pop électro vers des contrées plus surprenantes,
du r’n’b aux ambiances baroques.
Bien sûr, cela donne un album inégal, à la structure
bancale pourtant bien centrée autour d’un format pop qui
accueille aussi bien des chansons que des instrumentaux. Mais cette inégalité
paraît assumée jusqu’au titre, Cash & carry
songs pouvant se traduire par des « chansons à emporter
», qui montre que finalement l’important pour le duo, c’est
de séduire avec des morceaux simples (en apparence) et accrocheurs.
Ce qu’ils réussissent parfaitement bien avec {Hey bonus},
titre avec lequel ils s’étaient présentés à
nous sur la compilation {Dirty Diamonds} : l’espace de quatre minutes
anachroniques, ils convient Air, Pink Floyd et le Rondo Veneziano pour
un voyage sur un tapis volant qui survole avec délicatesse le petit
monde de l’électro et ses banlieues pop sixties. Waouh !
Mais bien que {Hey bonus} ouvre l’album, il est loin de donner le
ton général du disque, puisque suivent l’électronica
perverse de {4/4 waltz} et les allures country de {Daddy long legs}. Puis
entrent en scène les vocalistes, au rang desquels se distingue
particulièrement une certaine Suzanne Thoma, déjà
entrevue chez M83 ou Nolderise. Sur {Sneakers & thong}, elle donne
la réplique à un Benjamin Diamond particulièrement
sobre pour un petit numéro r’n’b efficace ; Sur {Blind
repetition}, elle tient la baraque à elle toute seule, sa voix
suspendue penchant parfois vers la face Nord (Mùm, Björk)
sans jamais tomber dans le vide. Après un intermède électro-gothique
appétissant mais trop court ({Brick-o-lizer}), c’est au tour
du playboy de la maison berlinoise Kitty-Yo Taylor Savvy de prêter
son organe à au r’n’b lascif de {Feels good to give
up}. Et Octet de terminer son tour avec un nouveau numéro électro-pop
de haute volée, instrumental cette fois-ci, le sautillant {Trackball
of fire}, qui chasse sur les terres des anglais de Plaid sans pour autant
utiliser les mêmes armes.
Avec un tel album, le duo paraît, sans jamais forcer son talent,
faire preuve d’une maîtrise technique et stylistique étonnante,
mais semble n’avoir fait encore aucun choix quant au futur chemin
à prendre. Et à en juger par les savoureux anachronismes
que réserve Cash & carry songs, il n’est pas
sûr que le futur soit réellement le temps préféré
d’Octet. }
Frankie Clanché |