(
down-tempo.net) Quel
est votre parcours musical ?
( Zorg
)Adolescent je n'ai écouté que du rock,
c'est en 1994 que j'ai découvert la musique électronique.
J'ai toujours recherché l'aspect onirique que peut avoir la musique,
et je me suis tourné vers les productions trance du label Eye Q.
A l'époque, on était bien loin de la "soupe" à
laquelle peut ressembler les 3/4 des productions estampillées "trance"
d'aujourd'hui, il y a avait vraiment une recherche de l'espace et de la
matière sonore, c'était aussi le premier grand mouvement
électronique populaire des années 90. Puis mon entourage
m'a fait découvrir le trip hop, et Endtroducing de DJ
Shadow m'a profondément marqué. Je suis du genre à
m'emballer pour un artiste pendant quelques mois et je serais bien incapable
de les situer dans le bon ordre, mais les principales balises de mon parcours
sont DJ Cam, Underworld, les productions de Solid (E. De Crecy), Snooze
puis la découverte des artistes de F Com notamment Elegia, Jori
Hulkkonen et A Reminiscent Drive. Et enfin la house, de chez F Com au
départ, puis Ian Pooley, les compils Naked, Kerry Chandler, DJ
Deep, Theo Parrish. J'en oublie tant.
(
down-tempo.net) Combien
de temps pour écrire la vie privée ? Il nous semble
avoir pu écouter Love Letter sur le premier Millenium Jazz
sorti il y a un moment...
( Zorg
)2 ans pour tout composer et finaliser. J'aime prendre
mon temps, beaucoup de titres ont été revus plusieurs fois
avant d'apparaître dans les versions que vous retrouvez sur l'album.
(
down-tempo.net) Vous
aimez les cuivres apparemment, non ?
( Zorg
)Si vous y regardez à deux fois, il n'y en
a que dans Homecoming... Et si vous pensez à l'intro de
Nocturnal, ce ne sont pas spécialement des cuivres c'est un orchestre
qui s'accorde... En fait j'aime les instruments à vent en général,
cuivres et bois : clarinettes, saxos et hautbois.
(
down-tempo.net) Quelles
sont vos principales influences ?
( Zorg
)Elles font partie de mon parcours forcément.
Pour la vie privée de Zorg, je dirais surtout Elegia et
Snooze, mais beaucoup d'influences non musicales me permettent de cerner
les émotions ou les histoires que je veux retranscrire dans mes
morceaux.
(
down-tempo.net) Pourquoi
Zorg (le nom) ?
( Zorg
)C'est le nom de Jean Hugues Anglade dans 37°2
le matin (le film de JJ Beneix), un de mes films cultes de jeunesse. Au
départ La vie privée de Zorg était le nom
que j'utilisais, c'est devenu le titre de l'album. Je l'ai gardé
parce que j'aime l'idée d'un nom qui ne soit pas du tout un nom
de groupe mais plutôt le titre d'un livre ou d'un film.
(
down-tempo.net) Est-ce
que vous êtes du genre à (r)entrer en studio avec le disque
déjà terminé ?
( Zorg
)Oui, tous les éléments sont préparés
et prémixés à l'avance. Mais nous n'avons jamais
eu recours à un gros studio pour cela. Certains titres ont été
travaillés à la base chez moi, puis nous sommes allés
les finaliser chez Flush... Au départ je préfère
travailler sur des samples d'instrument acoustiques. J'aime les travailler
pour obtenir des sons organiques et y ajouter ensuite des instruments.
Tout a été fait à la maison, un peu a l'ancienne,
des samplers, des vieux claviers analogiques. Le mac n'a servi qu'à
piloter tout ce petit monde. Nous avons beaucoup utilisé les techniques
de compression pour étoffer le son.
(
down-tempo.net) Qu'est-ce
que Flush vous a apporté sur le disque que vous n'auriez pu faire
vous-même ?
( Zorg
)Au départ Flush m'a apporté son savoir-faire
technique. J'avais l'habitude de rechercher des harmonies à n'importe
quel prix, parfois au détriment de la qualité du son. Il
m'a appris à rester attentif aux aspects techniques d'un morceau.
Peu à peu son influence a gagné mon travail personnel. One
Night In Monte Carlo et Closer To The Peace sont des morceaux
qui lui doivent beaucoup.
(
down-tempo.net) Avec
qui aimeriez-vous travailler ?
( Zorg
)Avec une infinité de personnes différentes,
Laurent Collat de Elegia, Dominique Dalcan. Sinon j'aimerais beaucoup
travailler avec des musiciens de formation classique, violoncelle, hautbois,
avec un chanteur, une chanteuse.
(
down-tempo.net) Quels
sont les thèmes que l'on peut retrouver dans vos morceaux ?
( Zorg
)Le thème principal est le rêve. La
mélodie met en place un cadre et l'harmonie crée l'émotion,
puis chacun peut imaginer son histoire en fonction de son background,
ou simplement de sa journée. Pour moi la musique raconte, elle
est un élément de narration, chaque morceau retranscrit
les images (décors confinés d'une salle de théâtre
ou perspectives en cinemascope), que j'avais en tête au moment de
le faire.
(
down-tempo.net) Et
le live ? À quoi pourrait ressembler Zorg sur scène ?
( Zorg
)Nous avons déjà joué en live
à la Scène et au Nouveau Casino avec Flush il y a un an
de cela. À l'époque nous jouions les maquettes de l'album
!
(
down-tempo.net) La
place du DJ, cela vous tente ?
( Zorg
)Pas vraiment.
(
down-tempo.net) Le
sampling cela vous évoque quoi ?
( Zorg
)Ni une facilité... ni un vol... c'est un
outil de création à part entière. Pour moi le sampleur
est un véritable instrument. C'est un outil qui permet de mélanger
des sonorités et des formes de jeu très différentes,
et de créer ainsi des harmonies particulières. C'est le
meilleur moyen que j'ai trouvé pour retranscrire le calme désordre
de mes oreilles. Beaucoup de samples ont été retravaillés
afin qu'ils ne soient pas reconnaissables, et nous nous sommes beaucoup
inspirés de la musique classique. Je n'aime pas trop utiliser un
sample évident tel quel. Et puis beaucoup de choses ont été
rejouées, aujourd'hui on peut très bien simuler un ensemble
de cordes, dès lors que l'on maîtrise la composition...
(
down-tempo.net) C'est
assez inédit de sortir l'album avec son pendant dancefloor en même
temps...
( Zorg
)Oui effectivement, mais il faut bien innover non
? On voit toujours les mêmes formats lorsque l'on va dans une Fnac
ou un Virgin, alors on s'est dit pourquoi ne pas changer ça ?
(
down-tempo.net) Vous
n'avez pas participé à vos propres remixes pour La vie remixée
de Zorg. Le dancefloor vous laissez "ça" aux autres ?
( Zorg
)(rires). Non, c'est la valeur ajoutée de
cet album, on a choisi des artistes que j'admire pour leur travail et
leur talent. Et puis Closer To The Peace est très dancefloor,
orienté deep house. Il y a un pied sur chaque temps !
(
down-tempo.net)Comment
on se retrouve sur UCMG ?
( Zorg
)Il y a 3 ans de cela, j'ai envoyé une démo
à Laurent Guerel qui s'occupe de la rubrique Homecooking du magazine
Trax. Il l'a chroniqué, et elle a attiré l'attention de
Bruno Girard (le boss d'UCMG France) qui a pris contact avec moi.
(
down-tempo.net) Face
aux pirateries en tout genre qui ont cours sur le net, votre maison de
disque a fait le choix de ne pas équiper ses sorties de systèmes
anti-copie. Vous en pensez quoi ?
( Zorg
) C'est un choix que je respecte. Pour ma part je
suis un fétichiste de l'objet CD, et malgré le prix j'ai
toujours eu besoin de posséder un exemplaire d'un disque que j'aime.
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