{Vincent Gallo agent multicarte de la nébuleuse artistique new-yorkaise sort When chez Warp. On ne saura jamais si ce sont des accès de paranoïa aiguë (on m'en veut) ou un égo surdimensionné (je me veux) qui poussent l'acteur-réalisateur-scénariste-compositeur à tout faire lui même - quitte à ne faire usage que d'une spartiate instrumentation. L'enregistrement sur les collines d'Hollywood dans son propre (home?) studio appelé The University for the development and Theory of Magnetic Tape Recorded Music est une nouvelle vision délirante.
On découvre un avatar d'Angelo Badalamenti, celui des arrangements pour Julee Cruise mais privé de console multi-pistes et dont l'orchestre commandé de 60 personnes s'est fait porter pâle.
Julee Cruise est là aussi mais c'est un homme. Un homme à la voix frêle, mal assurée mais si attachante. Vincent Gallo a voulu faire sans, nous sommes heureux de faire avec.
Le résultat est un disque comme il est bon qu'un label d'avant-garde comme WARP en sorte. L'auteur, décalé (loin des canons du dance-floor) et archaïque (un homme pour qui sans doute PRO TOOLS est un quincaillier détaillant) a laissé sa mélancolie se réfugier (when, laura, apple girl) sous des atours minimalistes. Une fois, une seule, la musique se drape d'un down-tempo (my beautiful white dog) alors que was et i wrote this song for the girl paris hilton jouent les interludes easy-listening. L'homme résolument passionné (sic!) nous emmène dans de longues virées en voiture sur des routes désertes, à mariner sur notre siège et dans notre jus comme le lapin dans son plat. Le lapin, c'est justement celui de la comptine honey bunny [lapin au miel / mon lapin chéri ] mais avec peut-être l'idée qu'il (elle!) passera à la casserole.
}