{ Electronic shoegazing
A l’instar de ses partenaires de jeu allemands (Ulrich Schnauss, To Rococo Rot…), l’électronicien Christian Kleine se souvient avec nostalgie de ses années shoegazing. Inspirée et perméable au rock, son électronica jadis miniature prend soudain de l’ampleur et se laisse pousser les sons.
Occupant depuis plusieurs années le devant de la scène, il était normal que l’électronica allemande se fatigue la première, et ne se contente plus de ces clicks & cuts chers au label Mille Plateaux. Du coup, et sans se concerter, plusieurs musiciens issus de cette scène ont réinjecté un peu de chair et de sueur dans leur musique. Et comme ils ont eux-mêmes été influencé par la génération anglaise de shoegazers (My Bloody Valentine, Slowdive, Chapterhouse…), il n’est pas anormal de retrouver aujourd’hui cette tendance au sein de leurs compositions.
Concernant Christian Kleine, cela se manifeste donc par un son plus sale, plus chaud aussi, et des constructions sonores qui rappellent parfois le breakbeat poisseux de labels comme Skint ou Wall Of Sound. Mais ne reniant pas non plus son electronica fragile, Kleine réussit un alliage précieux, parvenant à faire cohabiter les deux principales forces de chaque influence : le son chaud et percutant du rock à tendance breakbeat, et la précision d’une electronica pure et cristalline.}
Frankie Clanché