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AOD - 0106 - brilliant tree


Tracklist (CD) :
1. intro
2. lift_patti
3. living in the future
4. how lucky we are (axle)
5. shadow
6. i miss you
7. i´m blind
8. patti porno
9. einsamer boy
10. susanne takes you down
11. xg 2000
12. survive (piano)
13. some miracle (them)
14. sience (leer)
15. magic green
16. gc
 
AOD
AOD
0106
[brilliant tree]
(2006)
Distribution : import



Plus d'infos :
http://www.brillianttree.com/
http://www.brillianttree.com/artist.php
Dans les sept familles de la musique électronique, entre les turntablists et les dissecteurs de synthés, il y a le clan des échantillonneurs. Glaneurs compulsifs de sons, ceux-ci sont engagés dans une quête perpétuelle de LA boucle de clavier funky capturée dans un bootleg de Stax. Si d’aventure ils la trouvent, ils l’épinglent sur les cordes du philharmonique de Vienne, un éternuement de chat et (dans le pire des cas) un break de Clyde Stubblefield. Plus ou moins installés à l’auberge de cette vaste famille, citons pêle-mêle Moby (le papa), David Shea (l’oncle savant), Mr.Scruff et Treva Whateva pour Ninja Tunes, Lemon Jelly ou les français General Electrics et Sporto Kantes, tous fils, frères ou cousins à la mode de Bretagne… et voici le berlinois AOD.

Loin d’être un profane, Dirk Winkler (c’est son vrai nom) trempe dans le sampling depuis pas loin de 25 ans. Moissonnant absolument tout ce qui passe à sa portée (discours, films, disques…) il coupe, étire, façonne, et combine sa matière sonore, étant parvenu dans cet exercice à un très haut degré de maîtrise technique. Si l’inspiration de certains morceaux se cantonne prudemment dans les standards du genre (comprenez : n’est guère originale), on dérape parfois dans le cliché et la faute de goût, ainsi avec le désolant "Patti porno", dont l’idée centrale, à la fois nouvelle et audacieuse, est de sampler des films X.

Fort heureusement, l’inspiration de AOD sait aussi sortir des vastes et profondes ornières du trip hop : "Living in the future" en témoigne, avec ses nappes aérées et ses particules de piano en suspension, qui rappellent parfois le William Orbit des Strange Cargo. En témoignent également le goût de mélo de "Shadow 5", qui convoque le spectre de Michel Legrand, ou "Einsamer boy" et ses orchestrations virtuoses. On en vient parfois à regretter la lourdeur de la section rythmique, qui aurait gagné à s’effacer devant la grande finesse des arrangements, mais dans son ensemble, 01-06 fait preuve d’une belle homogénéité et il révèle au fil des écoutes ses nombreuses qualités.

Ainsi, dans un genre qu’on peut dire rebattu et très formaté, AOD parvient à se qualifier par un sens indéniable de la mélodie. Bien plus, il s’illustre, en parvenant çà et là à nous surprendre par la justesse de ton et la finition technique de ses ingénieux bricolages. Sans être certes un visionnaire, Dirk Winkler possède un réel talent du copier-coller et de la suture invisible.
Hayaji
Note du chroniqueur : (4/5)
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Publié le : 21 Juin 2006.