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[home sweet home ][chroniques] |
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Tracklist :
1. 1978
2. Weeping willow 3. Sleeping song 4. Wolf 5. Ride along the cliff 6. Where we had never gone
7. Tears coming home
8. Edward's hands 9. Donkey boy 10. Alone you walk 11. Le dernier jour |
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Sébastien Schuller Happiness [Catalogue Records] Plus d'infos : http://www.catalogue-records.com/ http://www.sebastienschuller.com/ |
Le bonheur est dans le Seb La famille de l’électro-pop française compte dans ses rangs un cousin éloigné bien singulier. Un doux-rêveur solitaire qui propose sa vision du bonheur : une musique électronique cotonneuse qui fourmille d’idées et semble contenir une vie intérieure secrète, d’une richesse impalpable et indétectable à l’oreille nue. S’il est un élément qu’il faut bien prendre en compte lorsque l’on aborde la musique de Sébastien Schuller, c’est celui de « couches ». Car superposées et protectrices, celles-ci renferment le secret d’une vie musicale autonome. Superposées, elles permettent à ces mélodies électroniques d’une simplicité désarmante de s’enhardir selon le principe de la spirale : à chaque nouveau couplet, le musicien ajoute quelques sons, quelques nappes, quelques accroches à l’édifice. Le meilleur exemple en est sans doute {Sleeping song}, qui capture dans une ritournelle quasi-contemplative des phrases musicales d’une grande beauté synthétique. Couches protectrices également, lorsqu’il s’agit de camoufler la voix fluette de Sébastien (ou serait-ce pour tenter de masquer un anglais hésitant ?), qui dégage cependant un charmant paradoxe : bien que souvent enfouie sous les nappes et les ambiances sonores, elle se permet de vertigineuses montées dans les aigus (l’impressionnant {Tears coming home}) . En fait, cette voix est un peu l’arbre qui se cache derrière la merveilleuse forêt de {Happiness} : si l’on n’y prend pas garde, on aura vite fait de l’oublier, alors qu’elle renferme une densité insoupçonnée. Car l’extraordinaire beauté de {Happiness} ne se révèle qu’après plusieurs écoutes. Et dans ce cas, le casque est le meilleur ami de l’auditeur. Ainsi armé, ce dernier aura la douce surprise de parvenir à décortiquer l’enchevêtrement délicat de sons mis en place par Sébastien Schuller, que l’on devine au moins aussi attiré par ceux-ci que par ses mélodies. Il diffère en cela de certains de ses pairs (Air, Sébastien Tellier, voire Daft Punk), avec qui il y a, certes, une parenté. Mais lui ne semble pas rechercher cette immédiateté qui nuit parfois, sur la longueur, à leur travail. Plus de deux ans après la sortie de {Weeping willow}, titre que l’on retrouve ici et qui avait valu à Schuller une attention toute particulière de la part des maisons de disques, {Happiness} a donc mis du temps à voir le jour ; mais sa durée de vie semble au moins proportionnelle à sa gestation. Est-ce là le signe d’un grand album ? Réponse dans quelques mois. |
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