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Halasan Bazar & Tara King TH - 8 - MoonGlyph


Tracklist (lp+mp3) :
1. Coeurs Croisés
2. Rot Inside
3. Cover
4. Ventolin
5. Beneath the Golden Tree
6. Below Your Deepest Expectations
7. Door Wrap
8. TK16 pt. 2
9. Try Their Best
 
Halasan Bazar & Tara King TH
Halasan Bazar & Tara King TH
8
[MoonGlyph]
(2014)

Proto-broadcast tara king th meets post-folk Halasan Bazar. Rich creamy silky textures blend and overlap in a festive neo-noir collaborative artful act. Their music spans its swift wings over john Barry-esque joints. Vocals from both bands collide and melt in a yet very distinctive manner. The detailed production work avoids the 'two souls for the price of one' scam. Keeping the male female attraction bits though. They call it '8'. We name it 'masterpiece'.

Plus d'infos :
http://moonglyph.com/
Grand huit ou comment apporter la lumière dans la (Nick) Cave.

Les terrains de jeu sont tracés ( post-Broadcast rétro seventies) et contiguës et les deux formations ne sont pas des perdreaux de l'année. Qu'en attendre?

L'une est connue pour n'avoir jamais envie de refaire la même chose et l'autre pour expérimenter sans complexe sa noirceur folkeuse. Comment alors accorder de tels égos, à défaut de les rendre simplement complémentaires? Contacts pris, la rencontre fut consommée début 2014 en Haute-Loire ( La Gargouille, Le Chambon-sur-Lignon). Sans doute un mi chemin, un entre-deux, un pas de côté idéal entre le label américain et le Danemark natal de Halasan Bazar. Une rencontre à deux, à deux et un peu plus pour réussir ce grand huit.
Un disque de duos, voilà un exercice casse-figure s'il en est.
Des duos toujours, toujours… Et pourquoi si durs à écrire et à incarner? Parce que les attentes sont souvent immenses. Rien ne peut passer par le regard, par le toucher. Tout est retenu à la seule perception des voix qui se frôlent et se touchent. Souffler le feu, puis la glace Ventolin et Rot inside s'en tirent très bien et seraient donc les face visibles des efforts communs, telles un Janus qui présiderait devant deux temples au même endroit. Rot inside ( le premier extrait disponible) annonce des climats orageux, des tensions fiévreuses ( //I'll rot Inside but I'll never die Ndt: je pourris de l'intérieur, jamais je ne meurs).
Mais l'excellence du disque ne se résume pas un énième numéro de « la vierge rencontre le salaud » ou à une successions d'oppositions classiques ombre et lumière. Les efforts transfrontaliers en français et en anglais se drapent d'une magie ô combien plus envoûtante, celle du partage. ils se sont aimés oui mais ils se sont compris aussi. Nous offrant ainsi bien au-delà des ébats musicaux de tout l'orchestre déployé (farfisa, flute traversière, cloches, batterie feutrée et en retrait juste ce qu'il faut). La voix de Beatrice Morel offre de facto un contrepoint lumineux et charmant aux tonalités crépusculaires de Fredrick Rollum Eckoff, tonalités souvent perdues entre Nick Cave et Stuart Staples (Tindersticks) . Dans un style psychédélique néo-baroque überclassieux on n'attendait pas moins ( below your deepest expectations en tête) de ces deux formations ci-devant réunies. Plus histoire de famille, mariage de raison qu'escapade d'un soir en Auvergne. De grands espaces, des parcours qui se croisent dans une réalisation impeccable… Saison deux ?
Erik
Note du chroniqueur : (5/5)
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Publié le : 11 Octobre 2014.

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