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Radiohead - Hail to the thief - Parlophone / EMI


Tracklist (album) :
1. 2 + 2 = 5
2. Sit down. Stand up.
3. Sail to the Moon.
4. Backdrifts.
5. Go to Sleep.
6. Where I End and You Begin.
7. We suck Young Blood.
8. The Gloaming.
9. There there.
10. I will.
11. A Punchup at a Wedding.
12. Myxomatosis.
13. Scatterbrain.
14. A Wolf at the Door.
 
 
Radiohead
Hail to the thief
[Parlophone / EMI]
(2003)



Plus d'infos :
Pic d’inspiration
Autant le dire d’entrée: Hail To The Thief est un disque absolument monstrueux. Monstrueux dans sa forme (14 titres totalement difformes allant de la ballade gothique à une relecture noisy de l’electroclash), monstrueux dans le fond (le disque dégage une impression de puissance poisseuse phénoménale), et monstrueux au niveau des dommages collatéraux qu’il va faire subir à ses concurrents directs. D’ailleurs, qui aujourd’hui compare encore Radiohead à ses contemporains ? Le groupe est tellement unique que la seule comparaison possible est à faire entre ses propres disques. Dont acte.
Si Hail To The Thief est aussi « séminal » (comme dirait Philippe Manœuvre), c’est parce que c’est le premier album de Radiohead à coller parfaitement à son époque, et ce tant du point de vue du contenu (on ne va pas revenir sur le titre, ni sur les paroles cryptées de Thom Yorke) que du point de vue de l’emballage. Musicalement, The Bends et surtout Pablo Honey regardaient clairement en arrière, alors que Kid A et Amnesiac étaient tournés vers le futur. Ok Computer, considéré par beaucoup comme le chef d’œuvre du groupe, était jusqu’à présent le seul à échapper à cette dichotomie, mais charriait tout de même des relents de rock progressif (au demeurant pas désagréables) qui transformaient le disque en une relecture des concepts albums seventies adaptée à la génération internet. De plus, à y regarder de plus près, le disque n’est pas complètement cohérent (un comble pour un concept album), laissant un titre comme Electroneering nager à contre-courant de l’ensemble.
Point de tout cela avec Hail To The Thief, qui se présente, à l’image de sa pochette, comme une citadelle imprenable composée d’éléments aussi disparates qu’essentiels à sa structure. Aucun des 14 morceaux n’est inutile, aucun des 14 morceaux ne ressemble à un autre, car chacun possède sa propre identité, et chacun grandit Hail To The Thief. A ce compte-là, il paraît difficile d’extraire un titre de l’ensemble, le groupe lui-même s’étant heurté au problème, choisissant finalement le difficile, discutable et discuté There There comme premier single. Citons tout de même pour les lecteurs de ces pages Backdrifts, qui montre avec ses réminiscences autechrénennes que le groupe a su digérer ses influences électroniques (un peu trop nues sur Kid A/Amnesiac pour en faire aujourd’hui quelque chose de tout à fait personnel, et le surprenant Mixomatosis, qui allie une basse electroclash à une mélodie rock imparable (on rêve déjà de remixes signés Felix Da Housecat ou Trevor Jackson). Comme d’habitude avec Radiohead, le titre de fin est une tuerie, A Wolf At The Door et sa paranoïa réussissant à surpasser en intensité les magnifiques The Tourist (Ok Computer) et Life In A Glass House (Amnesiac). Enfin, pour les curieux, signalons la présence de deux perles supplémentaires sur le single There There : Paperbag Writer et Where Bluebirds Fly qui, avec leur double habillage electronica/musique classique, déguisent Thom Yorke en Murcof. Ah, et j’oubliais : il n’a jamais aussi bien « chanté », si on peut encore appeler ça comme ça.
Disque du siècle de la semaine haut la main.
Frankie
Note du chroniqueur : (5/5)
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Publié le : 03 Mars 2006.