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fischerspooner - Odyssey - Capitol Records


Tracklist :
1. Just let go
2. Cloud
3. Never win
4. A kick in the teeth
5. Everything to gain
6. We need a war
7. Get confused
8. Wednesday
9. Happy
10. Ritz 107
11. All we are
12. °
 
fischerspooner
fischerspooner
Odyssey
[Capitol Records]



Plus d'infos :http://www.fischerspooner.com/
De la vague, émergent


En grande partie responsables de la claque electroclash, Warren Fischer et Darren Spooner émergent de l’après {Emerge}, leur succès planétaire, transformés : appliqués, mélodiques, plus humbles mais toujours ambitieux. Sans réussir un sans-faute, ils forcent le respect.

Lorsqu’on avait eu vent des nouvelles intentions du duo new-yorkais (se rapprocher du songwriting, produire une musique plus durable dans le temps), une interrogation nous traversa l’esprit : Fischerspooner sera-t-il une nouvelle victime de ce retour au guitares qui paralyse tant l’électro actuelle ? Sommes-nous condamner, nous auditeurs, à subir cette dichotomie fatigante : soit rock, soit électro, soit les guitares, soit les machines ?

Fort heureusement, non. Le duo réussit à préserver son identité synthétique grâce à une utilisation parcimonieuse des guitares, et à une surimpression de synthés aux allures expressionnistes. Ainsi, dans le meilleur des cas, lorgne-t-il vers les territoires les plus froids du New Order de la grande époque. Cela donne le magnifique et intense {Everything to gain} ou le sautillant {We need a war}, au texte à l’ironie douce-amère : « {we need a war to show them we can do it whenever we need a war} ». Le groupe sait aussi enjôler et troubler avec des titres plus downtempo, dont le troublant {A kick in the teeth} (chronique d’une descente dominicale après un samedi soir riche en substances) ou {Ritz 107}, un possible slow des campings).

Malheureusement, ces titres ne portent pas le disque à eux seuls, et le duo a sans doute encore des progrès à faire en matière de songwriting. Surtout, il n’a pas voulu perdre tout à fait le dancefloor de vue, et offre aux clubbers patentés un début d’album un peu trop conforme à leurs attentes ({Just let go} ou {Never win}, sorte de version disco du {Wall} de Pink Floyd). Quoiqu’il en soit, Warren Fischer et Casey Spooner prouvent avec {Odyssey} qu’ils valent bien mieux que bon nombre de leurs ex-codétenus prisonniers de la vague electroclash. Ils possèdent, eux, la volonté et la capacité de densifier leur musique dans des proportions insoupçonnées jusque-là.
Frankie
Note du chroniqueur : (3/5)
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Publié le : 25 Mai 2005.