Aphex twin |
Drukqs |
Warp / Source |
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en écoute
:
Avril
14th (extrait) |
tracklisting (donné sous
réserves, vous verrez vite pourquoi...) en cliquant sur la
miniature. |
on visite: le site du label
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d'accord? pas d'accord? Dites-le sur le forum
(sujet: DRUKQS) |
On télécharge: l'économiseur
d'écran [complètement barré!], proposé
par le NME
(hebdomadaire musical britannique) à ces cyber-lecteurs. Contactez-nous
si vous ne pouvez le trouver sur leur site! |
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{ Entre excès de"drinks" et de "drugs" Drukqs
est celui qu'on afxionne.
Quand Aphex Twin se montre en 1998
pour Window Licker c'est sous les traits outranciers d'une créature
siliconée ...mais barbue. Quand Aphex
Twin sort un disque à l'automne 2001 c'est après avoir déclaré
qu'il ne sortirait rien avant 2004. Quand on lit les titres de cette nouvelle
livraison on ne sait si le résultat est dû au maniement d'un clavier waterproof
par un poulpe ou l'œuvre d'un système de cryptage d'une extrême complexité.
C'est toujours avec les nerfs en boule et à vif que se trouve l'auditeur,
et ce depuis l'intronisation de Richard D. James sur la scène électronique
avec Selected Ambient Works 85-92 (alors sur R&S). Des morceaux
comme avril 14th Strothaynhe kesson da let sont représentatifs.
A la première écoute, tant le piano semble se tenir et rester sage, on
suppose que quelque chose va déboucher d'un sentier mal repéré. A la fin
on se rend compte que rien ne s'est passé (pas de cavalcade hirsute d'un
clavier analogique qui vide sa mémoire d'un seul coup) et qu'on aurait
pu monter le son ( pas de dommages aux enceintes, grande frustration de
ne pas en avoir profité). Ici pourtant la forme n'est qu'une, somme toute,
banale comptine au piano (on dirait un vrai mais on ne le saura jamais
vraiment) qui ne correspond pas au schéma de musique électronique que
l'on se fait d'un disque Warp. La circonspection était toutefois justifiée
(on connaît le lascar) puisque une piste plus loin on n'y coupe pas… mais
on l'espérait quelque part, non? Il faut donc suivre Aphex
Twin sur son terrain, accepter ses règles du jeu. On reste
aux aguets, persuadé que quelque chose va surgir, naviguant entre l'inattendu
(un assaut en règle qui viendrait nous vriller les oreilles) et l'inespéré
(une nappe doucereuse). Le projet un rien " m'as-tu-vu" et étalé sur 2
C.Ds est double: déconstruire tout en racontant. Déconstruire les formats
d'un morceau musical (gwarek ). Les notions simples de commencer
par , aller vers ou finir sur n'existent pas. Celles
de longueur, de structure, de montée et / ou de descente ne sont pas davantage
mises en œuvre. Ou plutôt elles le sont, toutes en même temps. Raconter
enfin. Aphex Twin ne saurait écrire des romans, ses chapitres seraient
d'inégales longueurs. Il ne saurait ni écrire des nouvelles, ni des polars
( on attend forcément une chute, un coupable) . Le vers dit libre ne le
serait encore pas assez. Il reste un formidable conteur, avec des histoires:
des tristes (Orban eqtrx4), des gaies (Vordhosbn), des sordides
(omgyjya-switch), qui ccmmencent mal, qui terminent tout aussi...
bien et inversement (Cock /ver10), des courtes (KladfVgbungMiscshk
) des longues (Mt saint michel + saint Michaels mount), des belles
(bbydhyonchord), des moches… La constante n'est ni dans la forme
ni dans le style mais dans les tendances qui se dégagent, paradoxales
(un filtre est utilisé pour salir
le son), et excessives - de la torture à l'extase. Quand Aphex
Twin (le bourreau) veut jouer au flipper on l'imagine déposer
délicatement la vitre de protection pour déverser un seau rempli…de boules
de flipper (les victimes, nous). Tout le monde veut désormais incarner
et jouer cette extra-balle. }
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